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Test Payday 3 – Le casse de l’année ?
Payday 3 aura su se faire désirer jusqu’au bout. Car pour avoir ce troisième volet de la franchise, il aura fallut attendre au total 10 ans afin qu’il se décide à débarquer pour de bon. En effet, le titre désormais dans les mains de l’éditeur Prime Matter mais toujours sous la houlette de Starbreeze pour le développement, a été annoncé pour la première fois en 2016.
Ceci n’étant pas super anodin, dans la mesure où Starbreeze fut en proie à des difficultés financières, et a pu être édité de justesse par Prime Matter dans la foulée. C’est donc depuis le 21 septembre que Payday 3 est enfin disponible sur PC, PS5 et Xbox Series, mais la production de Starbreeze s’impose-t-ellle comme LE jeu de braquage en coopération de cette année ?
Conditions de test : Nous avons joué aux huit missions disponibles de Payday 3 durant un peu plus de 15 heures de jeu, jusqu’à monter au niveau 30. Le titre a été testé sur PC avec 32 Go de RAM, une RTX 3070 et un i5-12400 (2.50 GHz).
Le retour aux affaires
Plusieurs années se sont écoulées après le deuxième volet, et nos comparses sont forcés de sortir brutalement de leur paisible retraite. Une grosse menace plane sur nos braqueurs, qui sont littéralement en guerre contre une mystérieuse conspiration. Nos anti-héros devront donc revenir aux affaires, et mettre la main sur ces conspirationnistes. Ils devront les mettre hors d’état de nuire en réalisant une nouvelle fois des braquages spectaculaires.
Pour la faire courte, Payday 3 ne dispose à aucun moment d’une narration très flamboyante. Les cinématiques proposées sont pour ainsi dire peu engageantes, et ce même fil rouge s’apparente à du sous Hitman sur cette intrigue principale. En dehors de cette narration que l’on oubliera vite – cela n’a jamais été le point fort de la série de toute façon -, nous sommes au moins heureux de retrouver nos protagonistes adorés.
Si l’on excepte ce point-là , le lot de consolation proviendra sûrement du contenu, qui n’est pas vraiment ridicule. Bien que le titre ne dispose pour l’heure que de huit missions, la fin de l’histoire nous laisse supposer que de nouvelles missions seront en route. D’ailleurs, il faut bien avouer que ce qui est proposé à son lancement est tout à fait honnête, et ferait presque penser à Payday 2 à sa sortie. Que ce soit dans l’aspect personnalisation jusque dans les armes, il y a de quoi faire.
Nous avons donc bon espoir de retrouver un contenu plus touffu en amont, d’autant que les développeurs travaillent d’arrache-pied pour nous fournir ce qu’il faut pour le futur de ce troisième opus. De plus, il faut souligner la qualité de la direction artistique. La plupart des environnements visités en jettent et sont pour le coup soignés. Cela fait plaisir de voir des panoramas diversifiés, et on espère que les DLC seront de même qualité, voire bien meilleurs.
Un vrai braquage modernisé et prenant
Comme les deux derniers volets, Payday 3 reprend les mécaniques de ses prédécesseurs. Chaque mission vous fait commencer en tant que civil afin de repérer les environs, puis ensuite d’enfiler votre masque afin de faire parler la poudre auprès des forces de l’ordres. Le tout pour en définitive, repartir avec le gros butin en suivant les objectifs de missions, attrayants et un chouïa plus diversifiés que les précédents volets. En somme, il faut savoir que votre interaction sera logiquement limitée sans enfiler votre masque car vous pourrez interagir avec certains éléments, mais sans avoir la possibilité de sauter afin d’atteindre diverses plateformes ou conduits en l’occurrence.
Excepté ce détail, il faut savoir que cet élément-là est bien ficelé. Effectivement, un joueur peut se la jouer civil temporairement le temps de faire du repérage et de fouiller les alentours pour trouver des indices ou informations intéressantes, tandis que vos autres coéquipiers peuvent rentrer dans l’autre bâtiment ultra sécurisé, afin de trouver d’autres éléments intéressants pour la suite de la mission de vos objectifs. Ceux-ci sont par ailleurs, parfois trop peu clairs. Il nous est arrivé d’échouer des missions pour un rien, ou de chercher pendant des heures ce dernier, jusqu’à enfin mettre le grappin dessus.
Mais ne boudons pas notre plaisir sur cette infime partie enquiquinante, étant donné que le titre donne la possibilité aux joueurs et joueuses de la jouer fine comme en mode bourrin. Dans l’absolu, ces deux phases marchent et la tâche sera de toute manière tarabiscotée. D’une part parce qu’il va falloir éviter les gardes et caméras, et d’autre part parce qu’une fois l’alerte déclenchée, vous aurez affaire aux différents types d’ennemis allant du simple flic, au mastodonte résistant voire des membres du SWAT armés d’un bouclier. Mais globalement, les deux manières laissent une certaine liberté aux joueurs et joueuses de finir la mission comme bon leur semble. Chacun y trouvera logiquement son compte tant les objectifs comme les nombreuses missions sont soignées.
Justement, le level-design des huit niveaux disponibles ont bénéficiés d’un peaufinage tout simplement dingue. La verticalité est omniprésente dans pratiquement toutes les missions, et on apprécie à juste titre le détail amené dans chaque niveau, afin de les rendre uniques. Les lieux visités sont beaucoup plus vivants que ses aînés, ce qui donne un côté rafraîchissant à la licence. Le plaisir d’explorer les environs est présent, et cette mécanique sera clairement cruciale dans l’obtention de codes pour les digicodes, ou tout simplement des smartphones qui vous donneront des QR Code à activer sur des portes spécifiques. Le titre s’est modernisé de manière impeccable dans l’ensemble, avec cependant des petits couacs dans la construction de certains lieux, parfois labyrinthiques et de quelques interactions quand même bridées.
Pourtant, le fun et le côté addictif s’accentuent un peu plus avec les gunfights, retravaillés et bien mieux négociés. Ils sont tout simplement nerveux, dynamiques et ô combien plus jouissifs que Payday 2. Le feeling des armes hormis le fusil à pompe, dispose d’un feeling et d’une balistique suffisamment crédible et impactante pour éliminer nos assaillants lors de nos braquages. Et s’il y a de petits hic notamment sur les dégâts de chute démesurés, on s’amuse bien sur le soft avec cette jouabilité plus souple, réactive et encore une fois modernisée à souhait.
Dans la modernité, on retrouve aussi de petites nouveautés s’imbriquant avec des mécaniques déjà connues. Outre les petits gadgets avec les smartphones évoqués précédemment ou bien le nouveau système de crochetage efficace voire les armes overkill – des lance grenades par exemple – que l’on peut demander une fois la jauge remplie, le titre reprend avec brio les mécaniques de gameplay à base d’otages. On peut leur ordonner de se mettre à terre, les attacher voire les échanger contre des kits de soin ou du temps de négociation, avant l’arrivée des féroces policiers ne vous voulant pas que du bien. Tout est en parfaite symbiose et tout ce qu’entreprend Starbreeze fonctionne, dont le fait de répondre à la radio des policier exécutés, afin d’éviter de se faire attraper.
Le dernier point gênant que l’on abordera sera l’IA. Il est clairement obligatoire de jouer avec de vrais joueurs sur ce jeu coopératif à quatre joueurs, car les bots sont catastrophiques. Ils font juste acte de présence et même si le mode normal est relativement permissif mais un poil exigeant, cela n’empêche pas d’assister à une IA particulièrement stupide tout le long du jeu. Il est certain que le soft sera plus corsé sur un mode difficile, à condition de jouer avec vos amis pour une meilleure coordination.
La préparation, une règle d’or avant un braquage
Avant de se préparer aux festivités, le bébé de Starbreeze vous donne la possibilité de préparer votre arsenal. C’est ici que vous pourrez choisir votre équipement incluant les armes overkill, de jet, primaires ou secondaires, mais aussi vos divers outils ou armures. Et pour le coup, le système de jeu est bien ficelé avec une interface épurée. La personnalisation des armes est par ailleurs assez touffue, avec bon nombre d’accessoires à assigner à celles-ci, augmentant significativement leur puissance par la suite.
Bien entendu, tout ceci se débloque en montant en niveau d’infamie, puis en achetant les accessoires d’armes avec l’argent glané dans les diverses missions. Tout le levelling sert aussi à débloquer en amont de nouvelles pétoires ou objets d’équipement à acheter, voire de nouvelles armures plus résistantes. La progression des armes augmente également en les utilisant, ce qui vous autorisera ensuite à avoir la faculté d’acheter bon nombre d’éléments de personnalisation pour votre arsenal. Il n’y a pas à dire, Payday 3 propose une personnalisation globale satisfaisante et efficace, et avec un système économique qui tient la route car on progresse ni trop lentement, ni trop rapidement.
L’arbre à compétences proposé est en plus bien complet et surtout, complémentaire. Toujours dans votre arsenal, vous pourrez assigner des compétences dans plusieurs domaines. Entre du hacking de caméra en passant par l’activation de l’une de vos trois compétences prédéfinies – Edge, Grit et Rush -, autant dire qu’il y aura du choix à perte de vue. Avec pas moins d’une centaine de compétences, les joueurs et joueuses pourront à coup sûr former une équipe complémentaire et dévoiler tout le fort potentiel coopératif du soft.
L’un des points noirs du jeu proviendra en revanche du système de préplannification. Pour ainsi dire, vous pouvez avant une partie assigner quelques éléments pour vous faciliter la tâche à savoir une malette de munitions et d’armure, voire un object de mission qui fera son apparition dans la partie. Sur le papier cette fonctionnalité est intéressante mais dans la pratique, c’est très mal fichu car l’interface de cette dernière est brouillonne et ne sert quasiment à rien sur votre partie.
Hold up sur l’aspect technique et sonore ?
Sur l’aspect technique, Payday 3 reste dans l’absolu plutôt bon. Tournant encore sur l’Unreal Engine 4 en attendant la mise à jour du titre qui doit passer sous Unreal Engine 5, le coup de jeune à la licence fait plaisir. Le titre de Starbreeze reste bon dans la modélisation globale, et certains effets sous Unreal Engine 4 font encore le café. Si parfois, Payday 3 souffle le chaud et le froid sur certaines modélisations datées, il n’en reste pas moins beau et vivant sur la plupart des niveaux. Quelques bugs viennent encore se glisser ça et là mais dans l’ensemble, ça tient la route, et on attend avec impatience la puissance de l’Unreal Engine 5 pour que le soft puisse nous en mettre plein la vue, bien que l’Unreal Engine 4 nous prouve qu’il en a encore sous le capot.
Dans les ombres au tableau sur la partie technique, il y a ces serveurs. Sur nos parties pour être transparent, nous n’avons pas eu de véritables couacs au niveau des serveurs dans l’ensemble, que ce soit en jouant avec des amis ou des joueurs parfaitement aléatoires. Néanmoins, carton rouge pour Starbreeze qui oblige les joueurs et joueuses à devoir lancer une partie en matchmaking pour pouvoir jouer à minima contre des bots… Un vrai mode offline aurait été bienvenu, et cela signifie que le jeu peut être injouable si les serveurs du jeu sont par exemple hors service, ce qui est parfaitement stupide quand on y pense…
On finit avec son aspect sonore, sur lequel nous serions presque dithyrambiques. Les thèmes musicaux choisis dans Payday 3 sont excellents, et parviennent à dynamiser sans problème les gunfights, déjà bien véloces. Les musiques électro sont bien communes dans les jeux vidéo ces temps-ci et nous prouvent qu’elles peuvent sublimer sans problème un titre si elles sont bien utilisées. D’ailleurs, il en va de même pour les bruitages des armes, crédibles et bien ficelés.
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